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°° WEBTUBE : Mercredi dernier, l’armée russe a utilisé pour la première fois un missile balistique intercontinental (ICBM) contre l’Ukraine. Les ogives de ce missile ne portaient aucune charge nucléaire. Les dégâts n’en ont pas moins été considérables. Il s’agit pour Moscou d’un coup de semonce après les tirs de missiles américains ATACMS et franco-britanniques SCALP-Storm Shadow auxquels a procédé l’armée ukrainienne lundi et mercredi. Ces missiles nécessitent la présence active sur le terrain de militaires américains, français et/ou britanniques. La co-belligérence de ces trois puissances nucléaires de l’Otan n’est donc plus niable.
Rappelons que la nouvelle doctrine nucléaire russe, officialisée ce mardi par Vladimir Poutine, dispose que « La dissuasion nucléaire s’applique également aux États qui mettent à disposition leur territoire, leur espace aérien et/ou maritime, ainsi que leurs ressources en vue de la préparation ou de la mise en œuvre d’une agression contre la Fédération de Russie ».
Les États-Unis n’ont pas tardé à réagir. Ce jeudi 21 novembre, le département de la Défense américain a annoncé des changements dans leur doctrine nucléaire.
Richard Johnson, le sous-secrétaire adjoint à la défense pour les questions nucléaires et la lutte contre les armes de destruction massive a fait le point sur la situation : « Le monde est confronté à une prolifération des arsenaux nucléaires à la fois qualitative et quantitative. La Chine et la Russie, en particulier, modernisent activement leurs capacités nucléaires tout en élargissant les rôles de ces armes dans leurs doctrines respectives. Ces États non seulement diversifient leurs moyens de projection nucléaire, mais développent également des systèmes plus agiles, sophistiqués et intégrés, capables de répondre à un éventail croissant de scénarios. ».
Richard Johnson a évoqué plusieurs voies, notamment la modernisation des capacités nucléaires. « Parmi les initiatives en cours, la mise en production de la bombe B61-13 illustre la volonté de maintenir une dissuasion flexible et opérationnelle. Cette bombe, variante modernisée de la série B61, est conçue pour être déployée sur des aéronefs stratégiques et tactiques, offrant une réponse adaptée à divers scénarios d’escalade. »
Le sous-secrétaire a pointé l’importance des armes techniques et performantes, sans avoir recours à l’arme destructrice majeure : « Les armes hypersoniques et les capacités cybernétiques jouent un rôle croissant dans les plans américains. Cette approche hybride vise à offrir au président des États-Unis une gamme de réponses plus flexible face à une agression limitée ou à des menaces stratégiques non nucléaires à forte conséquence. »
Frapper efficacement en toute puissance, sans l’usage du nucléaire, est une solution sérieusement étudiée par les Américains. Le département de la Défense souligne aussi l’importance de la coordination avec ses alliés, au sein de l’OTAN, et plaide pour une planification optimale pour anticiper des potentielles attaques nucléaires.
Cette problématique devient urgente pour les Etats-Unis, au regard des moyens employés par la Russie.
Un autre aspect clé de la doctrine révisée réside dans l’intégration croissante de capacités non nucléaires au service de la dissuasion stratégique. Les systèmes conventionnels avancés, tels que les armes hypersoniques et les capacités cybernétiques, jouent un rôle croissant dans les plans américains.
La doctrine américaine met l’accent sur une planification fine des réponses potentielles, adaptées à des attaques nucléaires limitées ou à des actions non nucléaires ayant un impact stratégique majeur. Cette approche repose sur une analyse approfondie des chaînes d’escalade possibles et sur la coordination étroite avec les alliés.
De son côté, le président Vladimir Poutine a indiqué vendredi que le nouveau missile balistique hypersonique Orechnik, utilisé la veille pour frapper l’Ukraine, allait être produit en série et seraient testés au combat. Vladimir Poutine a assuré que la Russie avait une « réserve » de ces missiles Orechnik « prêts à l’emploi » et a affirmé que « personne d’autre dans le monde » n’avait pour l’instant ce type d’armement.
Orechnik est un missile balistique « à portée intermédiaire » : il peut atteindre des cibles comprises entre 3 000 et 5 500 km. À partir du territoire russe, il peut donc atteindre l’Europe, mais aussi la côte ouest des Etats-Unis. Le président Poutine n’a pas indiqué si les sous-marins nucléaires de la marine russe allaient être équipés de ce missile. Auquel cas, tout point du globe est potentiellement sous le feu des Orechnik.
Henri Dubost, Riposte Laïque