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Guillaume Peltier a annoncé, dimanche 9 janvier, son ralliement à Éric Zemmour sur CNews et Europe 1. Il espère de nombreux ralliements dans les prochaines semaines, évoquant François-Xavier Bellamy, Nadine Morano, Éric Ciotti et même Laurent Wauquiez, ancien président des Républicains. Il lance également un appel « à tous ceux qui aiment la droite, la vraie droite, à rejoindre Éric Zemmour ».
« Je n’ai absolument pas de doute que nombreux seront ceux qui vont nous rejoindre dans les prochaines semaines », promet Guillaume Peltier. Les noms évoqués sont ceux de personnages définis comme « conservateurs » et appartenant à la droite des LR, celle-là même que Guillaume Peltier explique avoir créée et défendue pendant des années avec Laurent Wauquiez. L’annonce de ce nouveau ralliement est-il un événement isolé ou le début d’une longue liste de nouveaux soutiens importants ?
François-Xavier Bellamy, le grand muet des Républicains
François-Xavier Bellamy avait soutenu Valérie Pécresse lors des dernières élections régionales en région Île-de-France. Et il a été intégré dans l’organigramme officiel de la candidate, il y a quelques jours, en tant que conseiller spécial chargé de coordonner les relations avec le Parlement européen.
Cependant, le grand perdant des élections européennes de 2019 est revenu en force sur ses thèmes de prédilection, avec une tribune publiée dans le FigaroVox appelant à « une remise en cause profonde et inédite de notre modèle de société ». Il critique ouvertement la gestion de la crise sanitaire du gouvernement, s’oppose clairement au passe sanitaire et refuse absolument le monde qui se dessine. Saluée par Marine Le Pen, cette tribune a fait grand bruit dans le camp national, divisé sur la question sanitaire. Alors que Valérie Pécresse fustige les non-vaccinés et soutient l’idée d’un passe vaccinal, cette tribune dévoile deux visions profondément opposées sur un sujet majeur au sein d’un même parti. On connaît également les positions claires de François-Xavier Bellamy sur les questions bioéthiques et sociales : opposition au mariage homosexuel, à la PMA et à la GPA. Il semble donc que ses idées rejoignent plus le programme d’Éric Zemmour que celui de la candidate élue au congrès des Républicains. Dans cette campagne présidentielle, il pourrait devenir, à l’instar de Guillaume Peltier, un potentiel soutien d’Éric Zemmour.
Éric Ciotti, le fidèle obéissant
Éric Ciotti, quant à lui, fort d’une campagne axée sur l’identité et les valeurs conservatrices durant le congrès des Républicains, semble encore être vu par certains militants comme un futur soutien du candidat de Reconquête. Les dernières déclarations d’Éric Ciotti et son soutien indéfectible à son parti et à sa candidate témoignent pourtant d’une position immuable. Il a d’ailleurs réagi aux déclarations de Guillaume Peltier par un tweet : « Je suis déçu par l’attitude de Guillaume Peltier. Il commet une lourde faute. Seule Valérie Pécresse peut battre Emmanuel Macron et rassembler tous les électeurs de droite. » Son vote en faveur de l’instauration du passe vaccinal trahit, d’ailleurs, sa soumission totale à la campagne des Républicains qui propose pourtant un programme présidentiel bien éloigné de ses propositions tenues durant le congrès, plus proches des idées du candidat Éric Zemmour.
Éric Ciotti semble donc choisir la fidélité à un parti plutôt qu’à des convictions, une fidélité à des intérêts personnels plutôt qu’au combat pour la France, qu’il promettait pourtant il y a quelques mois.
Nadine Morano ou le choix de la solidarité féminine
Sur Twitter, le 7 décembre 2021, Nadine Morano écrivait : « La droite est de retour ! @lesRepublicains réunis et unis pour changer le destin de la France avec Valérie Pécresse. » Nommée conseillère de campagne sur les questions internationales, la députée européenne compte bien occuper une place importante dans la bataille. Et pourtant, en 2019, Nadine Morano ne filait pas le grand amour avec Valérie Pécresse : « Elle ne veut pas le débat, elle veut une cour », dénonçait Nadine Morano dans un tweet. Si les deux femmes admettent aujourd’hui ne pas être les meilleures amies du monde, force est de constater que la désignation de Valérie Pécresse à la tête du parti pour les élections présidentielles a bien amélioré les relations entre elles. Nadine Morano parle désormais de sa candidate comme une femme forte, de convictions, capable de battre Emmanuel Macron. Force est de constater que la cour de Valérie Pécresse accueille aujourd’hui ses anciens détracteurs. À l’instar d’Éric Ciotti, Nadine Morano, qui parlait de « zones de non-droit » en France et tenait un discours semblable à celui d’Éric Zemmour, semble aujourd’hui également privilégier son parti à ses convictions.
Valérie Boyer, garante du vote bourgeois catholique
Valérie Boyer, engagée depuis longtemps en faveur de la défense des chrétiens d’Orient et sur les questions bioéthiques, semble également avoir le profil idéal pour rejoindre Éric Zemmour. Interrogée sur LCI, le 4 décembre 2021, à propos de la victoire de Valérie Pécresse, elle déclare : « Elle [Valérie Pécresse, NDLR]) a tous les atouts pour réussir, c’est une femme compétente qui porte un projet d’espérance. » Elle soutient donc officiellement, aussi, la candidate des Républicains, assurant la note identitaire conservatrice du parti : « Oui, nous sommes en guerre contre le totalitarisme islamiste », écrit-elle sur Twitter, le 7 janvier 2022, pour commenter le triste anniversaire des attentats contre les journalistes de Charlie Hebdo. Si ses phrases chocs témoignent d’un certain courage politique, les formules ressemblent plus fortement à celles utilisées par Éric Zemmour qu’à celles de Valérie Pécresse qui signait, en 2010, un « appel pour une république multiculturelle et postraciale » aux côtés de Rokhaya Diallo et Christiane Taubira.
Valérie Boyer, qui a commenté la polémique survenue suite aux propos séparatistes du chanteur Maître Gims, n’a cependant pas rappelé ni mis en cause le soutien du chanteur envers la candidate des Républicains lors des élections régionales de juin 2020
Laurent Wauquiez, le soutien discret des Républicains
Guillaume Peltier était numéro deux des Républicains sous la présidence du parti de Laurent Wauquiez. Son ralliement à Éric Zemmour interroge donc sur un possible soutien de l’ancien président du parti envers le candidat de Reconquête.
Dans un entretien au Journal du dimanche, le 12 décembre 2021, Laurent Wauquiez déclare : « Je m’engage dans cette campagne aux côtés de Valérie Pécresse avec une seule obsession : stopper le déclin français et retrouver l’espoir. ». Si le soutien à la candidate choisie par les adhérents des Républicains semble total, l’utilisation du terme « déclin français » n’est pas sans rappeler le titre du livre d’Éric Zemmour publié en 2018. Interrogé sur la candidature de ce dernier, Laurent Wauquiez répond : « Éric Zemmour ne peut pas gagner. Voter pour lui n’aura qu’une conséquence : permettre à Macron de poursuivre la politique qu’il mène et que, pourtant, une majorité de Français rejette. » Depuis, Laurent Wauquiez se fait discret sur la campagne, pensant peut-être que son heure viendra en 2027…
Les futurs soutiens d’Éric Zemmour dans le camp républicain ne seront donc pas d’envergure nationale. Ils seront peut-être locaux : des figures telles que Gilles Platret, devenu porte-parole des Républicains à la suite de la victoire de Laurent Wauquiez a la tête du parti en 2017, ou encore Yannick Moreau, membre des Républicains jusqu’en 2017, qu’Éric Zemmour est allé rencontrer aux Sables-d’Olonne, samedi 8 décembre. De quoi alimenter en événements la campagne du candidat.
Marie-Liesse Chevalier, pour Boulevard Voltaire
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